Poutine menace de suspendre l’accord d’exportation des céréales ukrainiennes

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a effectué une visite en Turquie le vendredi 7 avril, un membre de l’OTAN qui se distingue par ses bonnes relations avec Moscou et son rôle de médiateur dans la guerre en Ukraine. Au cours de cette visite, Lavrov a rencontré son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu, pour discuter de nombreux dossiers bilatéraux et régionaux, mais la guerre en Ukraine et l’accord sur les céréales ukrainiennes ont été les principaux sujets de discussion.

En effet, le 18 mars dernier, après des pourparlers intenses, la Russie a accepté de prolonger de soixante jours l’accord de juillet 2022 permettant à l’Ukraine d’exporter ses céréales via la mer Noire. Toutefois, cela n’a pas été à la hauteur des attentes du président turc Recep Tayyip Erdogan, parrain de l’accord avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui espérait une prolongation de 120 jours.

La Russie se plaint du maintien d’obstacles à ses propres exportations de produits agricoles et d’engrais, même si ces produits ne sont pas soumis aux sanctions occidentales. Ces dernières réduisent l’accès des expéditeurs russes aux financements, aux assurances et aux ports. Depuis Ankara, Sergueï Lavrov a indirectement menacé de ne pas renouveler l’accord à l’issue des 60 jours, affirmant que la Russie travaillerait en dehors du champ de cette initiative avec la Turquie et le Qatar, si nécessaire.

Mevlüt Cavusoglu, son homologue turc, a soutenu les demandes russes en affirmant que les États-Unis et le Royaume-Uni ont pris quelques initiatives sur la question des financements et des assurances, mais que le problème persiste. Il a également souligné que lorsque la Turquie soutient la Russie dans cette question, l’important est la poursuite de cet accord.

Depuis son entrée en vigueur, l’accord a permis d’exporter plus de 27 millions de tonnes de maïs, de blé et autres céréales vers les marchés mondiaux.